Photos de Jude Foulard
Il m’arrive de reprendre contact avec mon personnage de Catherine Deneuve du pauvre, que vous avez bien connu il y a quelques années, seulement, je suis incapable de choisir entre les différents costumes que j’aime endosser. Car en vérité, je n’ai pas un style : j’en ai plusieurs, des tas même ! Quand je regarde mon Instagram, il m’arrive de complexer en me disant que celui que j’ai choisi de développer sur ce support-là ne me résume pas en tant que personne, oh loin de là…Mais comment peut-on entrevoir le contraire, puisque je ne montre que ça ? Là est toute l’ambigüité des réseaux sociaux. Il se passe un peu la même chose avec les stories, si je choisis de montrer un moment où j’essaie un jour à lèvres, et un autre où je bois un verre de vin, on va penser que je n’ai fait que ça de ma journée. Vous allez me dire, »mais non, pas du tout, on voit bien que ce n’est pas toute la vie ». Et pourtant, l’erreur de confondre instagram avec la vie réelle est humaine, et de plus en plus fréquente. Pardonnez-moi si je radote -cela m’arrive souvent- mais j’ai une anecdote à ce sujet que je trouve très représentative. J’ai un jour, poussé un coup de gueule contre des personnes que je côtoie dans ma vie sociale car, s’il m’arrive de parfois être une vraie tigresse et de le reconnaitre (cela arrive lorsque l’on me provoque, par exemple, je dois avouer avoir énormément de mal à gérer la copie lorsqu’elle est trop abusive), je sais aussi quand je suis plutôt sympa, et un jour j’en ai eu marre des médisances sans fondement. Une fille adorable de ces cercles m’a alors écrit pour me dire qu’il ne fallait pas trop en vouloir aux gens, car ils avaient tendance à penser que mon Instagram étalait une vie trop éloignée de la leur, qui suscitait forcément l’envie. Mais c’est pour moi là où est toute l’erreur : Instagram n’est pas, n’a jamais été la vraie vie. C’est pour ça que je pardonne pas ces préjugés à ceux qui me côtoient régulièrement, car ils ont en face d’eux la preuve du contraire, et si on m’avait donné un camembert à chaque fois qu’on m’a dit « je suis assez surpris(e) je ne m’attendais pas à ce que tu sois si différente en vrai », et bien mon frigo puerait le fromage à mille lieux à la ronde ! Lorsque je fais une nature morte avec des pétales de roses ou un fond de damas bleu tendre, c’est une mise en scène, elle ne m’est pas tombée ainsi sous les doigts, et bien pour le reste c’est pareil. Bien sûr que ma vie est plutôt chouette, je suis la première à en être la plus reconnaissante possible, et je ne vous ferais pas l’affront de dire « oui mais j’ai travaillé pour » car honnêtement, ma « catholic guilt » ne me débarrassera jamais de la perception tenace d’avoir juste eu un gros coup de chance, mais cette jolie galerie ne doit pas vous démoraliser car elle ne montre ni mes peines ni mes angoisses, ni mes errances ni mes erreurs. Et des névroses, dieu sait que j’en ai. Certes, je pourrais en parler, me montrer à nu, mais ça n’est pas personnalité, je suis très pudique par nature, alors je me contente de partager d’autres pensées qui sont pour moi tout aussi sincères et importantes. Alors, la prochaine fois que Instagram vous déprime, souvenez-vous : ce n’est qu’un songe, un très beau songe, mais un songe tout de même.
Knit : 123 Paris / Skirt : Tara Jarmon / Shoes : Roger Vivier / Trench : Comptoir des Cotonniers / Beret : Tourist shop
From Paris with Love,
Louise
Soirée dégustation de camembert chez Catherine Deneuve !
Ça doit effectivement être fatigant d’entendre toujours la même rengaine, je comprends mieux le radotage maintenant. :D
Je viens toujours ici pour voyager, tu nous partages tes songes par des mises en scène si soignées que je trouve que tu es la seule à apporter une touche esthétique réussie à ton blog.
Je n’en dirai pas plus, sinon je vais radoter aussi.
A bientôt, Jones