Pictures by Juliette Guénon
Dress : Shiatzy Chen / Boots : Jonak / Hat : Birds & Fresia
There is something that I have been meaning to share for a long time, But I was waiting to be in the right place, and it is now the case. I have always felt that I was different, that I was a little more than a “drama queen” or an hypersensitive person. It turns out that I have Borderline Personality Disorder, which is not a bad thing per se, it just means that I feel things twice as strong and sometime twice as long that other people. Discovering this was a true revelation : this is why my emotions are so intense, and my pain related reactions extreme at times, this is why I can’t get of my permanent guilt or other people’s opinion, and this is also why I have fear of abandonment and live my life in an excessive, sometimes dangerous way. These are in fact ordinary BPD characteristics ! Being moved to tears by small gestures of kindness or not being able to “letting it go”, that’s me, and that’s MY normality !
Il y a quelque chose que je voulais partager depuis longtemps, mais j’attendais d’être vraiment bien dans ma peau et ma tête, et c’est le cas aujourd’hui. J’ai toujours eu le sentiment d’être différente, de n’être pas seulement une “drama queen” ou une hypersensible. Il se trouve que j’ai un Trouble de la Personnalité Borderline, ça n’est pas bien grave, mais ça veut dire que je ressens les choses deux fois plus fortement, et parfois deux fois plus longuement que les autres personnes. Le découvrir était une révélation : voilà pourquoi mes émotions sont si intenses, et mes réactions de douleur parfois extrêmes, voilà pourquoi j’ai du mal à me défaire de ma culpabilité permanente et du regard des autres, et voilà aussi pourquoi j’ai peur de l’abandon, et que je vis de manière excessive, “rock and roll” dira-t-on . Ce sont en fait des caractéristiques TPB classiques ! Être touchée aux larmes par de tous petits gestes de gentillesse, ou ne pas réussir à “s’en foutre”, voilà, c’est moi et c’est ma normalité !
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I wasn’t ashamed about my finding out about my Borderline Personality Disorder, on the contrary, it allowed to get to know myself even deeper, and fully accept who I am. It’s like an antidote, because now that I have the explanation, I don’t react as strongly as I used to ! Other than this, I am proud of my difference, as there is a kind of gift that comes with BPD, this extreme sensibility being almost always associated by unique personalities, that are tortured at times, but also creative and exuberant. These people see life in their own manner, and rarely choose conventional paths. They are artists, even when they don’t create art. So it’s not a weakness for me anymore, because it’s what made me a dreamer, an idealist, a curious and polyvalent artist, that is everyday touched by all the different forms of beauty.
Découvrir mon Trouble de la Personnalité Borderline ne m’a pas stigmatisée, au contraire, cela m’a permis de pouvoir me connaître profondément, et de m’accepter en toute sérénité. C’est comme un antidote en fait, car j’ai maintenant que j’ai l’explication, je ne réagis plus intensément comme avant ! Et puis, je suis fière de ma différence, car il y a une part de don qui vient avec le TPB, cette sensibilité extrême étant toujours associée à des personnalités uniques, qui sont certes torturées par moments, mais aussi créatives et exubérantes. Des funambule des émotions, qui voient la vie autrement et suivent rarement les voies traditionnelles. Ce sont des artistes, même quand ils ne créent pas. Alors ce n’est plus pour moi une faiblesse, car c’est aussi ce qui m’a permise d’être une rêveuse, une touche à tout et une idéaliste, et d’être chaque jour bouleversée par toutes les formes de la beauté.
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I am now proud of belonging to this great family of ultra-sensitive beings, and I have decided to make it my strength, and to never be embarrassed in talking about it. Who among us can really say that they are normal, and never suffered at times from light or heavy psychic troubles ? No one. So let’s talk more freely about this subject, and more importantly let’s stop the constant shaming. I see so many people around me that are suffering from this shame, and I know this feeling so well. Which is why I have decided to never belittled or cast outside because I am different, and I want all of those who read me and find themselves in these words to do the same. We should be proud, open hearted, and empathetic. My philosophy is to accept others like I want them to accept me.
Je suis désormais fière d’appartenir à cette grande famille d’ultra-sensibles, et j’ai décidé aujourd’hui d’en faire ma force, et de ne pas pas honte d’en parler. Qui parmi nous peut dire qu’il est vraiment normal, et qu’il n’a jamais souffert à un moment des problèmes psychiques graves ou légers ? Personne. Alors parlons plus librement des troubles psychologiques, et surtout cessons de montrer du doigt. Je vois tellement de personnes autour de moi qui souffrent de cette honte, et je connais si bien ce sentiment. Voilà pourquoi je n’ai plus l’intention de me laisser être rabaissée ou pointée du doigt parce que je suis différente, et j’aimerais que tous ceux qui me lisent et se reconnaissent dans ces mots en fassent autant. Soyons fiers, ouverts, empathiques et bienveillants. Ma philosophie est qu’il faut accepter les autres comme on voudrait qu’ils nous acceptent.
Perfect outfit!
I love the white dress and the boots.
This outfit is pure perfection!
xx from Bavaria/Germany, Rena
http://www.dressedwithsoul.com
L’intensité des émotions et leurs variations, c’est ce qui est le plus difficile à gérer pour les personnes non borderline. Je suis « simplement » hypersensible mais je connais une dame qui a la même chose que toi et je pense que pour elle, je dois être l’équivalent de ce que serait pour moi, une personne normalement sensible. C’est vraiment déroutant. Les joies ont l’air immensissime et les peines très destructrices. Ce ne doit pas être une sinécure mais si tu le vis bien, c’est super.
Yes your are a dreamer, an idealist, a curious and polyvalent artist. I follow you since day one, 10 years ago maybe. Since I saw your blog you have inspired me to be myself and create my blog too. It’s like I grew up with you and I admire you so much. And yes, we all have something in our heads. I’m a very anxious person and I think soooo much all the time. And I’m a writer too, just like you. So maybe this are gifts and we are in need to use them. Having this feelings and emotions can surprise ourselves and also create so much beauty.
Le trouble de la personnalité limite (en français, c’est toujours mieux) est une véritable pathologie à mi-chemin entre la névrose et la psychose, à ne pas confondre avec un tempérament ou une personnalité.
J’imagine que « ça fait bien » d’affirmer tout haut que l’on est borderline mais il ne suffit pas d’être hypersensible, instable, torturé ou d’avoir une trouille bleue de l’abandon pour en être. Et quand je lis que c’est pour vous une fierté, je pense aux véritables malades qui en souffrent et pour qui c’est un calvaire.
J’espère que vous savez de quoi vous parlez, que vous avez reçu un véritable diagnostic ou, à défaut, que vous vous êtes basée sur les critères officiels du DSM-V pour avancer ce que vous dites.
Bien à vous.
J’ai reçu un véritable diagnostic et je trouve ça fou que l’on puisse venir ainsi accuser quelqu’un de parler de ce trouble pour avoir l’air cool. C’est odieux…Etre TBD n’a rien de drôle, et je préfère l’assumer et en être fière plutôt que de vivre en ayant honte d’être ce que je suis comme ces dix dernières années.
Je reste très choquée de ce message, qui est d’une méchanceté et d’un mépris rare. Mais j’imagine que votre empathie n’est seulement destinée qu’aux « véritables malades ». Cette notion et cette phrase en soi sont affreuses.
Chère Louise
J’avais envie de répondre à Antigone et puis finalement je préfère vous répondre à vous: je ne doute pas que vous ayez reçu un vrai diagnostic, de plus, c’était clair que vous ‘n’en étiez pas fière » pour vous amuser mais que vous exprimiez votre soulagement de savoir de quoi vous souffriez et surtout que vous nous exprimiez avec beaucoup de courage l’amour que vous vous portiez de façon inconditionnelle, du moins à ce moment et qui vous faisait accepter ce que par ailleurs on a pu vous reprocher et que vous vous êtes peut-être reproché vous-même par moment: votre sensibilité extrême que vous décrivez.Vous avez été courageuse et vous nous avez fait une grande confidence et je vous en remercie. Vous êtes tellement fascinante et simple à la fois qu’on a envie d’en savoir plus sur vous et de voir que vous avez le courage de créer encore sur ce blog est un cadeau inestimable. Je vous embrasse.
Merci de tout mon coeur Nat pour ce très beau message de soutin, votre profonde empathie et votre jolie plume me touchent…
Vous me semblez être une très belle personne…
Merci beaucoup Louise, c’est gentil!
On s’est déjà écrit (je suis celle qui avait une otite à Venise…. :):)
Mais bien sûr, je me souviens très bien, on avait échangé par mail aussi !
Je peux comprendre le message d’Antigone, il y a un nombre incalculable de gens qui tentent de se donner un genre avec les maladies psychiques.(no troll) Il n’y a qu’à voir comme les procédures de reconnaissance de l’handicap à la MDPH sont de plus en plus longues et compliquées à cause de ça. (1 an et demi pour moi et vous?)
J’espère ne pas te choquer mais je t’assure que oui il y a des gens qui s’inventent des maladies :/ Enfin je ne t’apprends rien puisque tu connais la procédure MDPH/AAH.
On se laisse facilement tromper par la façade d’Instagram à la vie parfaite qui peut imaginer une seule seconde que tu as connu les sevrages , l’hôpital psychiatrique , les échecs à répétition etc ?
Pas plus tard qu’hier je vois une personne se taguer de souffrir de mélancolie, la seule et unique personne que j’ai connu qui e souffert de ça et six pieds sous terre :/
Prends soin de toi, c’est pas facile tout les jours, je comprends ce que tu vis au quotidien.
Ce qui peut être un problème (ce qui en est un pour moi), c’est qu’en lisant votre article, je me dis que moi aussi je souffre de la même pathologie. J’ai le recul nécessaire et suffisant (et la connaissance) pour savoir que ce n’est absolument pas le cas. Je pense que le ton choisi est trop léger pour parler d’une telle maladie, je pense que vous taisez des symptômes bien plus graves (c’est votre choix et je le respecte). Je ne pense pas qu’on puisse banaliser les pathologies mentales, qui impliquent nécessairement de longs chemins de souffrance pour le patient et les proches. Je crois fermement, en revanche, qu’il toujours dommageable de juger les personnes ou d’en avoir peur pour quelque raison que ce soit.
Vous souhaitant une bonne continuation,