Soleil Moi je suis Noir Dedans et Rose Dehors

05 mars 2018

Beauté | Fashion | Home | Life | Looks | Pandora

TIP: Cliquez sur une image pour l'afficher en entier (version responsive). Vous pouvez ensuite faire défiler les photos avec les touches ← et → du clavier ou en cliquant sur les flèches apparaissant au survol de l'image.

Photos Pauline Darley

Lorsque je reçois des messages qui me soutiennent quand à mon courage de partager sans détour des confessions « crues » sur mes états dépressifs, il m’arrive alors de me demander si je n’en dis pas trop; après tout, nous sommes dans le règne du paraître, et du paraître il est de bon ton de ne justement rien en laisser passer, bien que nul ne soit à l’abri de la difficulté d’être. Mais, je crois bien qu’étant par nature aussi expansive qu’introvertie, brutalement franche comme complaisamment complexe, il m’est tout simplement impossible de ne pas laisser libre cours à ces épanchements, car je n’en ai nulle honte et sais qu’ils peuvent aussi aident ceux qui, comme moi, portent le masque de la bien-portance que la société nous force à adopter, parce que la différence comme la vulnérabilité gênent dans ce monde où tout se voudrait parfait. Et pourtant, rien n’est plus beau ni plus touchant que la vulnérabilité, car sans vulnérabilité, où seraient les artistes qui par tous temps ont fait de leurs névroses des chefs-d’œuvres qui sont le patrimoine de l’humanité ?

Que serait l’art de Camille Claudel sans sa passion destructrice pour Rodin, celui de Proust sans sa névrose et son hypocondrie pathologique, celui de Dürer sans son auguste mélancolie ? « Il n’y a pas de génie sans un grain de folie» disait Aristote, et je crois bien que le bonheur est à l’artiste ce qu’Eurydice est à Orphée : un rêve, une illusion, mais qui par la douleur fulgurante de son absence permet la création. Après tout, Orphée s’est bien retourné dans les dédales des enfers, et c’est en cela que l’artiste peine à se tirer des méandres de la tyrannie des émotions, car la souffrance est le sel de son art, et il ne s’en extrait que pour mieux y revenir. C’est en cela que cette lutte est pour moi comparable à celle du spleen contre l’idéal, un dichotomie qui habite l’œuvre toute entière de Charles Baudelaire, qui se voit tour à tour tiraillé entre la bile noire de la neurasthénie et l’ascension foudroyante qui résulte de sa sublimation par l’écriture.

Non, je ne suis pas de cette race de génies, mais mélancolique je le suis, cyclothymique même, et de cette fragilité je ferai une force. Hier encore, ma meilleure amie me disait « tu altères la réalité, tu la romances, mais moi aussi je suis là, et je vois ce que tu ne veux pas voir », c’est bien là toute ma personnalité, car ainsi que Blanche Dubois, ce n’est pas le réalisme que je recherche, mais la magie, oui la magie ! Et si je dois, tout une vie durant, me balancer au dessus du précipice d’un chagrin éclatant, alors ce sera pour en faire un roman. Grâce à Anais Nin, j’ai trouvé un sens à mon abîme.

Dress : Storets / Beret : Laulhère / Tights : Cervin / Shoes : KG / Bag : Furla Fashion week capsule collection

All jewels by Atelier B, Art Déco collection

***

Blouse : Storets / Skirt : Tara Jarmon / Shoes : Roger Vivier / Beret : Tourist shop / Watch : Pierre Lannier

***

From Paris with Love,

Louise


0 commentaire



Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Back to top